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(disparité)
2001
Un jour, je traversai les belles
rues du quartier touristique. Je vivais alors dans un des plus pauvres
de la ville, où l'on cherche chaque jour sa nourriture. Ce
quartier est à deux pas des rues proprement pavées,
hôtels brillants, attrape-touristes, restaurants et vitrines
comme à Paris, jolies fourrures, talons hauts pressés.
Ces lieux semblent trop proches : un populaire ne peut côtoyer
décemment un reluisant. Trop de contrastes, de disparités,
trop d'ordre aussi ; tout est rangé, on ne se mélange
pas : chacun ses rues, chacun sa "cantine" et son "bus"...
Je voulais relier ces lieux et les gens qui s’y trouvaient.
Le lit est la base de l'habitation
: notre toit protège d'abord la vulnérabilité
de notre sommeil. Aussi j'utilisai matelas + oreiller pour apparaître
dans des recoins choisis dans ces lieux.
Mon propos s'adressant aux visiteurs
qui prétendaient connaître la ville sans être
sortis des quartiers à touristes,
je voulais exposer les 21 photos dans
un métro très emprunté par ces derniers...
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